It was just a drive around but then...

Pénible... Euphémisme pour décrire mon voyage avec ce salaud de Dietrich ! On est tombés deux fois sur des survivants tentant de retrouver leur chemin. Ils ne nous gênaient pas, nous voulions les aider. Enfin, nous, Ash' et moi.
Mais ce connard, il est peine sorti de la voiture qu'il leur collait des balles dans la tête. Plus d'une fois, j'ai failli l'envoyer les rejoindre.
Son argument ? "On ne peut pas se permettre de venir en aide à des gens qui peuvent nous poignarder la seconde d'après. Aujourd'hui, c'est chacun pour soi."
Bon sang, Ash' réussissait à prendre sur elle et m'empêchait de commettre un massacre. Elle est autant dégoûtée que moi de ce monstre, qui croit pouvoir donner des ordres. A la moindre échauffourée de plus, je le balance de la bagnole !
Il a l'air d'oublier que sans moi, le SUV n'aurait jamais démarré. Sans moi, il ne serait plus rien. Sans moi, il serait surement dans 46 estomacs différents à l'heure qu'il est !

On s'arrête sur la route, on est encore "loin" de Great Falls, là où ce demeuré veut aller. Qu'est-ce qu'il nous cache ?
On s'arrêtait donc sur le bas-côté, au bord d'un croisement dans la forêt. Enfin, il y a juste quelques rangées d'arbres, je peux voir l'herbe au loin de ma vision, avant que cela ne devienne trop loin pour moi.
Il y a ce petit magasin de route abandonné, à quelques mètres de notre place de stationnement improvisé. Pour une fois, je décidais d'y aller seul. Ashley voulait me suivre, mais je ne faisais absolument pas confiance à Dietrich. Je suis sûr qu'il aurait pu nous laisser dehors et prendre la voiture pour se barrer.
Malgré son opposition, j'ordonnais à Ashley de rester à côté de lui, en dehors de la voiture. Même si Frank semblait volatile et se baladait un peu partout autour de la voiture, surveillant l'horizon, il était imprévisible. Puis malgré le fait que cela ne soit pas son arme de prédilection, je trouve Ashley douée avec cette arbalète. Je suis sûr qu'elle aurait fait une arbalétrière d'exception avec plus d'entraînement dans une autre vie.
Je descendais alors du véhicule, depuis notre, je n'ai pas pu réellement changer de vêtements, et j'en avais pas envie.
En dehors d'Ashley, cet équipement me donnait un sentiment de sécurité face aux rôdeurs. Il recouvrait entièrement mes membres, ne laissant que peu de trous pour garantir mes mouvements. Je n'avais que la tête de l'équipement qui me manquait. A la place, on y voit une casquette noire, comme le reste, avec des lunettes de soleil.
Je prenais le sac de sport et l'accrochais à mon dos en bandoulière, et j'enfilais ensuite l'accroche de mon fusil pour qu'il tienne à mon coup, lui aussi en "bandoulière" si je puis dire.
Je me dirigeais calmement, d'une démarche rapide et peu prude vers l'entrée du magasin.
Les fenêtres étaient barricadées, mais les portes ont été forcées. Il reste des traces, comme si on avait traîné quelque chose à l'intérieur, quelque chose d'assez imposant je dirais.

Je ne rigole pas souvent, et encore moins dans ce genre de situations, mais là, clairement, mon être entier entrait dans un état sérieux second. Rien ne pouvait échapper à ma vigilance, ou presque.
Je tenais mon MP5 dans les mains, prêt à tirer à chaque seconde. J'étais vigilant, et j'avais allumé la lampe-torche que j'avais réussi à coller sur le côté de mon canon. C'était extrêmement pratique, et je suis plutôt fier de moi sur ce coup-là.
Je prenais mes précautions avant de rentrer, je ne tenais pas à ce que l'un de ces rôdeurs ne m'agrippent par surprise et fasse de moi un rôti crû.
Malheureusement, quelque chose que je ne contrôle pas, c'est les quelques pensées noires qui me viennent dans ce genre de situations lourdes. Pas des envies d'en finir, non non, juste des "Qu'est-ce qui va se passer si je meurs ? Que vais-je rater ?".
Et cette fois avant de rentrer, mes pensées étaient tournées vers Ash'. Je m'inquiétais pour elle. Je commençais à regretter de l'avoir laissé avec l'autre cinglé. Je commençais à m'en vouloir, alors que techniquement, ce n'était pas un mauvais choix tactique.
Je me saisissais, revenant à la raison et replongeant dans un état second de sérieux. La lumière de ma lampe-torche virevoltait un peu partout à l'intérieur du magasin. Que des cadavres, de vrais cadavres, qui ne se relèveront pas.
Un d'entre eux a carrément été décapité, sa tête est juste à ses pieds, gémissante de râles et de faim à la vue de mon entrée.
Pas besoin de gâcher de balle pour ça, je m'approchais prudemment et écrasa la tête d'un coup de savate.
J'essuyais comme je pouvais ma botte sur les vêtements du cadavre à côté.
Je m'approchais du comptoir, qui pour me narguer, n'avait rien d'autre qu'une simple clé.
Je passais au-dessus du comptoir et saisit la clé accrochée au mur.
Pendant quelques instants, je réfléchissais à ce qu'elle pouvait ouvrir. Elle comportait une inscription sur le trousseau, mais c'était dans une langue que je ne comprends pas. Cela ressemblait à du russe, ou un truc du genre. L'alphabet cyrillique je crois, quelque chose comme ça.
Un bruit de pas particulier m'interpella, venant de l'entrée. Ce n'était pas un bruit de mort, c'était un bruit de pas prudent.
Clairement, j'avais un être vivant en "face" de moi, un être humain.
Je braquais discrètement l'ombre que cette personne projetait, sait-on jamais, bien évidemment, je n'allais pas tirer à son passage. J'attendais ainsi que l'ombre devienne un être de chair et de sang, frais.