MAXIMILIAN ANDERSON + LIFE IS A HIGHWAY

— BEFORE —
9 mars 1982 Né à Cascade dans le Montana d'un père militaire et d'une mère infirmière. Une grande maison, un jardin immense, assez d'argent pour pouvoir vivre trois vies, si ce n'est quatre. Un début de vie plutôt agréable je dois dire, j'étais le premier enfant de Victor et Katharina Anderson mariés l'année précédente. Ma mère a toujours été la plus douce des deux et de loin! Mon père étant un maniaque du contrôle, il y avait des règles à suivre, des directives à exécuter déjà à cette époque. Ma mère était là pour l'adoucir, laisser passer certaines choses, malgré ça mon père voulait me façonner à son image même si je n'étais qu'un gosse de trois ans. Heureusement qu'il était souvent en déplacement à l'époque, il me faisait un peu peur j'avoue.

3 septembre 1985 TROIS ANS Mon entrée à l'école, j'en avais peur et en même temps j'avais hâte de découvrir de nouvelles choses et de nouvelles personnes. J'ai souvent pleuré quand ma mère me laissait le matin, enfin seulement les premières semaines. Mon père m'a rapidement prier de me ressaisir, qu'un homme ça ne devait pas pleurer, ça devait affronter ses peurs sans rechigner et avancer. J'en étais venu à avoir peur de pleurer, c'est quand même dingue pour un gosse. A l'école j'ai rencontré garçon, il s'appelait Kash, c'était l’extrême opposé de moi et je l'enviais parfois. Il avait un côté insouciant qui m'a attiré à lui, moi qui n'avais pas le droit de faire grand chose. On est rapidement devenu ami, on faisait des conneries ensemble et je me faisais remonter les bretelles à la maison.

8 juin 1987 CINQ ANS J'avais demandé un million de fois à mes parents d'avoir un petit frère ou une petite sœur, être le seul enfant à la maison ne me convenait absolument pas. C'est ce jour là qu'est arrivée Lizzie, enfin ils l'ont appelé Elizabeth, mais pour moi ça a toujours été Lizzie et ça le restera à jamais. C'était une petite princesse pour moi, elle était sage, elle pleurait que très rarement et elle souriait sans arrêt. Le jour où elle est née je me suis promis de toujours la protéger, que je serai là pour veiller sur elle quoi qu'il arrive.

23 septembre 1991 NEUF ANS L'arrivée du petit dernier Nate, je ne sais pas ce que mes parents avaient avec les prénoms à rallonge, Nathanael. Contrairement à ma sœur c'était un vrai petit chieur, capricieux, qui se mettait à hurler pour un oui ou un non. Ça ne m'empêchait pas de l'aimer ou de le défendre quand mon père s’énervait à cause du bruit. Je me faisais souvent punir à ce sujet, faire des pompes ou bien il me faisait courir un bon moment jusqu'à ce que j'en puisse plus. J'étais assez grand pour avoir des corrections plus dure comme il se tannait à le dire à ma mère qui s’efforcer de le raisonner. Je les ais souvent entendu s’engueuler à ce propos et j'ai parfois été exempté de punition grâce à elle.

1993-94 ONZE/DOUZE ANS Une chose effroyable, je venais de rentrer du collège quand ma mère nous apprit qu'elle avait un cancer, une leucémie. J'avais sentis que quelque chose n'allait pas, elle était fatiguée et il lui était même arrivée de perdre connaissance. J'avais peur de ce qu'il pouvait lui arriver et ce n'est même pas un an plus tard qu'elle poussa son dernier souffle. Nous laissant avec un père totalement déboussolé, anéanti par la mort de sa femme. La vie à la maison est vraiment devenu compliqué, digne d'une école militaire, mon père faisait régner sa loi. Il avait même établie un planning avec des horaires précises, un vrai enfer.

1997 QUINZE ANS métro, boulot, dodo. C'était un peu ce qu'était devenu notre train de vie à mon frère, ma sœur et moi. Remplacez métro par bus scolaire et boulot par devoir et exercice et vous obtenez le résumer d'une journée type. On n'avait pas vraiment le droit de ramener nos amis à la maison et encore moins d'aller chez eux. Mon père n'a jamais apprécié Kash, mon seul véritable ami sur cette planète. Il disait qu'il avait une mauvaise influence sur moi et il n'avait pas tord dans le fond, mais j'aimais ça ! J'aimais sa façon de vivre et d'avancer, c'était un bol d'air frais et de lâcher prise. Je me suis souvent barré en douce pour aller à des soirées ou simplement pour squatter chez lui et jouer à des jeux vidéos. J'ai souvent été réprimandé pour ça, mais ça en valait la peine dans un sens. Le seule point positif à la maison c'était Lizzie et Nate. Je ne sais pas comment j'aurai pu supporter tout ça sans eux. Il arrivait souvent que je me dénonce à leur place, c'était ça mon rôle, les protéger le plus possible. J'étais habitué, s'était devenu en quelque sorte normal pour moi, je m'y étais finalement fait. Lors de ma dernière année de lycée j'ai eu ma première vraie petite amie, elle s'appelait Joy, elle était belle, elle était gentille. On a passé quelques mois ensemble avant que mon père ne s'interpose. Je ne sais pas exactement ce qu'il lui a dit, mais ça l'a fait fuir. Première et dernière peine de cœur. J'en ai longuement voulu à mon père, puis j'ai réalisé que si il avait réussit à la convaincre c'est qu'elle ne devait pas m'aimer tant que ça. Je me suis endurci et me suis promis que ça ne recommencerait plus jamais.

2000 DIX-HUIT ANS Mes quatre années de fac passèrent rapidement, j'avais toujours été doué en cours et ça n'avait pas changé. Obtention d'un diplôme en aéronautique les doigts dans le nez, les avions c'était ce qui me passionné depuis tout petit. Mon père n'avait que l'armée en bouche depuis que nous étions gosse, il nous avait conditionné à emprunter cette voie, une chance que ça me plaisait. J'ai choisis la air force pour des raisons évidentes, voulant devenir pilote de chasse il n'y avait pas mieux aux états-unis.

2004 VINGT-DEUX ANS Les tests d'entrée ont été rude, on était jugé sur des compétences innées. Soit la fibre est en soi, soit on ne correspond pas aux attentes et on peut rentrer chez nous. C'est ce qui me faisait le plus peur être éjecté à cause de mes gênes, la longueur de mes fémurs, la capacité à résisté à 6G dans la tronche ou encore un léger problème de vue. J'ai finalement réussit à entrer, j'étais soulagé et en même temps stressé de ce qui m'attendait. Cours en tout genre sur la physique, mécanique, astronomie etc J'ai fais mes classes et ma formation de pilote à la base de Malmstrom non loin de Great Falls. J'étais pas là pour me faire des amis, j'étais là pour un but précis, pour cette passion qui me poussait à exceller. J'étais né pour voler et personne ne pourrait se mettre en travers de mon chemin.

2008 VINGT-SIX ANS Après quatre ans de formation je deviens officiellement pilote de chasse. Et ma première mission ne se fit pas prier. Un avion contre un avion, c’est le duel tant attendu. Dans ces moments, il faut faire appel à tout ce que l’on a acquis, à l’intelligence, à l’instinct. Une espèce d’osmose se crée entre le pilote et l’avion. Vous avez l’impression de ne faire plus qu’un. C’est une sensation extraordinaire. Appuyer sur un bouton sans se poser de question, c'était ce qu'on nous avait apprit durant toutes ces années. Il y avait de l'appréhension bien entendu, mais c'était nécessaire, ça faisait partie du job j'en avais bien conscience. Il en revenait de ma propre survit également et je n'ai jamais été du genre suicidaire.

2010 VINGT-HUIT ANS Ayant été promu grâce à plusieurs missions réussites, j'avais l'opportunité de transmettre mon savoir et mon vécu aux jeunes recrues. Au début j'étais plutôt hésitant, je n'étais pas vraiment du genre pédagogue et patient. J'ai fini par me dire que ça m'apporterait quelque chose en plus, que ça m'enrichirait d'une certaine façon et je me suis lancé. Au début j'avais comme l'impression d'être cloué au sol, que c'était une punition que je m'imposais pour mon propre bien. Puis j'ai commencé à apprécier ça, voir que ce que je leur apprenais les intéressaient réellement. J'ai fais la rencontre de Jayden Jones, un mec d'origine British qui tentait de se faire une place parmi ses camarades. Je suis rapidement devenu son mentor attitré, jonglant entre les leçons de vol et les cours en salle.

2012 TRENTE ANS Ma vie professionnel me comblant parfaitement il fallait une tache au tableau. Mon père une nouvelle fois venait de tirer le gros lot et c'était à Lizzie qu'il c'était pris cette fois. Un mariage arrangée, rien que ça ? Je l'ai appris par un coup de téléphone du petit frère m'implorant de venir à leur rescousse. Je savais d'entrée que c'était perdu d'avance, mais je me devais de tenter le coup. Je posa un jour de congé à la base et fila en direction de Cascade. Mon père borné comme jamais ne voulu rien entendre et mis fin à cette conversation d'un regard menaçant. Lizzie était la seule qui pouvait refuser de se marier, mais voulant nous protéger de je ne sais quelle menace elle accepta le deal du paternel. J'étais en colère, contre lui, contre elle. N'étais-je pas censé la protéger de tout ? Ce n'était pas la promesse que je m'étais faite le jour de sa naissance ?

2014 TRENTE-DEUX ANS Départ pour le Camp Adder en Irak. Nous avions pour mission d’attaquer un site de fabrication de missiles chimiques irakiens, un endroit stratégique très défendu par les troupes. Ne pas se faire repérer par les radars du camp adverse était notre priorité. Volant à basse altitude six premiers avions survolèrent la zone et larguèrent des bombes. Puis six autres les suivirent, dont moi ainsi que Jay étant sur l'une de ses premières missions. Nos coéquipiers ont dû réveiller les Irakiens car lors de notre passage, une minute plus tard, ils étaient tous en place pour nous tirer dessus. Viens donc le moment des complications, les choses vont très vite pas le temps de réfléchir tout vient de l'instinct. Des tirs dans tous les sens un avion à ma droite est touché est se crash au sol. J'ai la chance de passer les tirs ennemis et de larguer ma bombe avant de rentrer au camp sans dégât. Je ne savais pas si Jay s'en était tiré et j'avoue que ça m'inquiétait. Malgré tout ce que je peux dire, je me suis attaché à lui au fil des années, c'était devenir une sorte de frère ici. Bien heureusement ce n'était qu'une frayeur passagère, il était bien vivant.

2015 TRENTE-TROIS ANS Un appel de ma sœur en pleure alors que je revenais tout juste d'une mission au Qatar. Sa situation devenant ingérable pour elle, ayant besoin de vider son sac, je l'ai écouté d'une oreille attentive. Elle n'était pas heureuse, elle se sentait piégé, elle ne savais plus quoi faire pour aller mieux. Le seul moyen qui me venait à l'esprit pour se libérer de tout ça était qu'elle s'engage à l'armée. Notre père ne pourrait jamais s'opposer à ça c'est certain et ça lui permettrait de mettre de la distance entre elle et son fiancé. Elle n’hésite pas bien longtemps et rejoins les rangs de l'armée.

2016 TRENTE-QUATRE ANS Six mois stationné sur un porte-avion au large de l’océan Indien, nos 26 avions ayant effectué 370 sorties et prés de 80 frappes. Et il a fallu que je loupe la dernière. On était là pour porter secoure aux Irakiens, Daech ayant commis au cours de ces derniers mois des massacres, des crimes que l'on peut qualifier de génocide, de purification ethnique et religieuse à l'encontre de milliers de citoyens. Nous devions intervenir. Tout se passait bien jusqu'à ce jour là. Je volais au dessus de l’océan Indien, rentrant après avoir largué une dernière bombe. L’air était chaud et humide. Des conditions climatiques qui réduisent la performance du moteur. Alors que j’accélérais, l’avion continuait à descendre et à se rapprocher dangereusement de l’eau. Je mettais les pleins gaz et j'attendais d'apercevoir le porte-avion. Je le voyais devant moi, mais l'avion perdait bien trop d'altitude et je dû lâcher prise en m'éjectant au dernier moment. J'y ais cru jusqu'au bout, j'y étais presque et pourtant.

2018 TRENTE-SIX ANS On a directement été appelé quand les choses ont commencé à se gâter. Rentrer à la base était le mot d'ordre. On ne savait pas ce qui nous attendait, on ne pensait pas que c'était si grave et pourtant l'humanité était sur le point de prendre une nouvelle direction.