JEATHER ☾ she's pure as hell and he fell from heaven like lucifer.

she's pure as hell

and he fell from heaven like lucifer.

ça faisait trois jours qu'elle était partie. le montana, c'était immense. et heather était loin de se douter que beaucoup de monde passait par-là. ses ressources commençaient à s'épuiser. bientôt, elle n'aurait plus rien à manger. et elle devait clairement améliorer ses conditions de vie. elle avait toujours su survivre avec peu. mais désormais, elle était posée dans un coin, dans une maison reculée des grandes routes et grandes villes, et elle profitait d'un moment de répits. peut-être que d'ici quelques semaines, quelques mois, elle voyagerait de nouveau. elle n'en savait rien. c'était dur de planifier quoique ce soit, maintenant. ça ne se passait jamais comme prévu. elle se contentait de vivre au jour le jour. mais du ravitaillement, c'était toujours utile. que ce soit de la bouffe, de quoi boire, ou autre chose qui pourrait s'avérer utile. peut-être trouver une arme à feu, aussi. ça aussi, ça pouvait être utile. non pas qu'elle ne portait aucune affection particulière à la pioche qui lui rappelait sans cesse de là où elle venait, mais avoir une arme à feu sous la main pouvait toujours s'avérer bénéfique. que ce soit contre les morts, ou même contre les vivants.

c'était peut-être fou, complètement dingue, de se diriger vers la plus grande des villes du montana, là où probablement le plus de créatures devaient rôder. mais on ne pouvait pas vraiment dire que c'était un détail qui l'arrêtait, maintenant. ça ne l'a même jamais arrêtée. elle était préparée, de toute façon, et elle savait se défendre. ça ne devait pas être pour rien si elle avait réussit à survivre jusqu'ici, n'est-ce pas ? c'était pas elle qu'on avait enterré, depuis washington. c'était elle qui avait enterré chacun de ses compagnons. enfin, presque chacun. fallait dire que lorsque les morts se déchaînaient, la solution la plus sage était de courir le plus loin possible d'eux. le début de l'après-midi s'annonçait doucement. le temps n'était pas au rendez-vous, et heather craignait même qu'il se mette à flotter d'ici quelques heures. son sac à dos sur les épaules, pioche en main, elle venait de dépouiller deux-trois trucs d'un magasin qui semblait avoir déjà été fouillé auparavant. rien de bien génial, et une boîte de gâteau qu'elle se permit de s'enfiler juste après. au moins, ça allait la caler pour le reste de la journée. elle ressortit, enfonça son arme dans la caboche d'un monstre qui passait par-là, et leva les yeux vers le commissariat qui se présentait à quelques mètres.

le froid qui se renfermait contre elle se tut aussitôt qu'elle referma les portes du bâtiment à son passage. le silence, pour sa part, la suivit. heather resta quelques secondes dans le noir jusqu'à ce que ses yeux s'habituent à l'obscurité, et commença enfin à parcourir la zone. sa pioche, elle la réutilisa au moins deux fois. lorsque le deuxième corps toucha le sol, elle put remarquer que celui-ci avait appartenu à un flic. fronçant les sourcils, curieuse de voir ce qu'il pouvait encore porter sur lui, elle commença à le fouiller. aucune arme à feu, mais elle put en revanche se dégoter une lampe... dont les piles semblaient être prêtes à mourir. la rouquine râla, mais au moins ça allait le faire pour sa petite expédition au sein du commissariat. elle décida de revenir quelques pas en arrière, pour fouiller cette fois-ci le deuxième corps. eurêka ! celui-ci, bien qu'habillé en civil, avait une arme sur lui. qui était vide. elle souffla de frustration, mais elle ne comptait pas abandonner aussi vite. elle garda l'arme dans sa main, et se mit en quête de trouver la moindre munition qui lui permettraient de s'en servir. elle ouvrit une porte, mais un nouveau rôdeur s'en prit à elle. « merde ! » lâcha-t-elle instinctivement en repoussant le corps de ses deux bras. elle reprit sa pioche, qu'elle avait fait tomber à cause du mort, et la lui enfonça dans le crâne. elle ramassa ensuite l'arme à feu, et comptait reprendre tranquillement son expédition. mais un bruit dans son dos retentit. tenant fermement sa pioche, elle se retourna vivement, et pointa sa torche vers une nouvelle silhouette. elle se rendit bien vite compte que cette dernière semblait encore bel et bien vivante. rattachant sa pioche à sa ceinture, elle attrapa l'arme à feu entre les doigts de ses deux mains et la pointa en direction de l'homme. l'audace, c'était ça. son arme n'était clairement pas chargée mais, il pouvait pas le savoir, hein ?

she's pure as hell

and he fell from heaven like lucifer.

oh, si t'avais su ce qui t'attendais au commissariat, tu ne serais peut-être jamais venue. mais une arme à feu, t'en avais besoin. en avoir une dans ton inventaire pourrait probablement être utile à ta survie. « sacré swing, beauté ! et que dirais-tu de jouer avec un autre manche ? » pour quelqu'un dont une arme était pointée sur lui, il était bien confiant. la silhouette se révéla peu à peu, se dégagea de sa cage et se présenta assez visiblement à elle. sa remarque ne fit aussi qu'un sourcil à la rouquine, qui n'y répondit même pas. « eh si tu veux un truc pour qu’on joue tous les deux, choppes plutôt ces menottes ! » heather s'avança d'un pas, veillant à ce que l'arme à feu qu'elle portait entre ses mains ne quitte pas sa cible. « t'as un sacré répondant pour quelqu'un qui pourrait crever d'ici cinq secondes. » elle fit un deuxième pas en sa direction, le détaillant, vérifiant ce qu'il pouvait avoir sur lui. « sérieusement… tu viens dans mon humble demeure, tue mes chiens de garde et crois que si j’avais voulu te faire du mal je t’aurais applaudi ? » son nez se fronça, elle resta quelques secondes à le dévisager, hésitante, avant de finalement baisser son arme. arme qu'elle garda malgré tout scotchée à l'une de ses mains. « on n'est jamais trop prudents. et qu'est-ce qui me dit que tu vas pas en profiter une fois que j'aurais le dos tourné pour me piquer ce que j'ai et me buter ? » question rhétorique, bien sûr. une réponse, il aura beau en donner, mentir c'était facile. valait mieux rester méfiant, maintenant, dans ce monde.

des bonnes personnes, elle en avait rencontrés sur le chemin. des gens qui l'ont accompagnée un bout de chemin, avant de périr par le sort que la vie leur réservait, si on peut dire ça comme ça. dévorés, mordus, elle a même été obligée d'en abattre certains lorsqu'ils n'avaient pas assez de force pour le faire eux-mêmes. mais, ç'avait été de bonnes personnes. et des mauvaises, qui avaient voulu lui faire de vilains tours, elle en avait croisés aussi. eux aussi, ils avaient tous péris. alors ouais, question de survie, tant qu'elle n'était pas sûre qu'elle pouvait lui faire confiance, il était hors de question qu'elle baisse sa garde. mais lui, étrangement, elle avait presque l'impression que tout ça, ça ne l'atteignait pas. peut-être pas, d'ailleurs. y'avait 70% de chances qu'il soit totalement fous. certains perdaient complètement la tête après un revirement pareil. lui, il se marrait. et à ses propres vannes, en plus. bordel, elle était tombée sur qui encore ?

à l'entendre, il restait malgré tout aussi humain qu'elle et tous ceux qui étaient encore à peu près en vie. son ventre le trahit, et heather réalisa bien vite qu'elle était plus en position de force que lui. pourtant, visiblement, ça ne l'empêchait pas de jouer au fier. « j’ai plus l’impression que toi et moi… on est du genre à être lié… tu sais ? un peu comme… ouai nan, j’ai séché les films romantiques pour mater que des films de cul donc… à moins que je ne sois le plombier sexy, je crois que j’ai pas d’autres images en tête. » cette fois, c'était au tour d'heather d'échapper un petit rire. enfin, plutôt un ricanement moqueur. elle s'approcha finalement pour lui faire face. ses yeux dévièrent de son visage pour se poser sur sa batte, avant de se reposer sur lui. « c'est beau de rêver. » elle fit un pas en arrière, posa son sac sur le sol et s'accroupit. elle en ressortit une boîte de conserve, qu'elle posa juste à ses pieds. heather referma son sac, qu'elle laissa retomber sur ses deux épaules. « si t'en veux pas, je la récupérerais. mais j'me suis dis que tu pourrais en avoir besoin. me le fait pas regretter. » elle laissa quelques secondes s'écouler dans le silence, avant de reprendre. « j'm'appelle heather. maintenant, si tu le permets, j'ai pas toute la journée devant moi. si tu veux rester seul, je viendrais pas t'emmerder. si t'as envie de me suivre, sens-toi libre de le faire, tant que ce ne soit pas toi qui m'emmerde. » la rouquine laissa un souffle s'échapper de ses lèvres, et elle vint ranger son arme à sa ceinture, avant de reprendre sa pioche en main.

she's pure as hell

and he fell from heaven like lucifer.

ouais, bon. ok, elle aurait pu tomber sur mieux, c'est clair. mais bon, il avait quand même pas l'air très net. au moins, au fur et à mesure de la conversation, heather réalisait qu'il ne ferait probablement rien et que, de toute façon, il ne pourrait pas faire grand chose contre elle dans l'état dans lequel il semblait être. non pas qu'il était énormément à plaindre, la rouquine se souvenait d'un type qu'elle avait sauvé et qui avait presque l'air mort. mais affamé comme il semblait l'être, et elle supposée être en possession d'une arme à feu - toujours pas chargée, ceci dit, mais ce n'était qu'un détail, pas vrai ?, ce serait du suicide. du moins, à sa place, heather ne tenterait rien, si son intention était justement de tenter quelque chose. mais, généreuse comme elle l'était, elle pouvait pas non plus le laisser comme ça. alors elle lui a refilé une boîte de bouffe. aujourd'hui, elle ne connaît pas beaucoup de gens qui auraient sacrifié de la nourriture pour un parfait inconnu. mais fallait dire qu'elle tenait encore à son humanité. et elle essayait de se convaincre que chacun avait une bonne part en lui. peut-être que lui aussi. elle le découvrira tôt ou tard, surtout s'il était décidé à la suivre.

ce qu'il était par ailleurs décidé à faire. heather, elle, elle n'allait pas broncher de toute façon. ça lui ferait de la compagnie, quelqu'un a qui parler, même si c'était un connard trouvé dans un coin de cellule... enfin, un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal, quoi. tant que, évidemment, il ne lui cassait pas les pieds plus que ça. ou qu'il n'essayait pas de la voler non plus. de toute façon, la dernière fois qu'on avait tenté de lui voler son sac, ça s'est mal fini. pour les gars qui avaient essayé, ent tout cas. elle, elle avait récupéré ses affaires, et était partie sans se retourner alors qu'il se faisaient allègrement bouffer par ces monstres qui traînaient dehors. et peut-être encore à l'intérieur, d'ailleurs. à cette pensée, l'étreinte que sa main exerçait sur le bout de sa pioche se fit plus intense, et elle osa un regard par dessus son épaule pour vérifier. mais personne. d'un côté, s'il y avait eut quelqu'un là dans ce couloir, elle aurait entendu de sinistres râles, un bruit, quelque chose, n'importe quoi. mais comme elle l'avait dit quelques secondes plus tôt, valait mieux être trop prudent que pas assez.

« oh… tu m’invites déjà à prendre un dernier café avec toi ? c’est génial comme idée… surtout que tu ne connais même pas mon prénom. on se croirait dans une de ces liaisons où l’on ne veut rien savoir de l’autre juste prendre son pied. bonne pioche, j’suis ton homme ! mais avant… » heather eut un sourire en coin moqueur, et elle leva les yeux au plafond. elle ne prit même pas la peine de rajouter la moindre remarque à la sienne, et lorsqu'il réussit finalement à ouvrir la boîte, elle ne put s'empêcher de grimacer. bon, au moins, s'il avait la bouche pleine, il parlerait peut-être moins. et bien, à l'entendre, non. « moi, ch’est james et elle ch’est roge… » elle se remit en marche dans le couloir. « rose. » elle haussa un sourcil. ses yeux ne quittèrent pas ce que la lumière de sa lampe lui permettait de voir, et ses oreilles guettaient le moindre autre bruit suspect. « james. banal. » lui répondit-elle sans quitter du regard ce qui se présentait sous son nez. « et tête de pioche a un prénom ? ou t’es du genre hyper-mystérieuse à ne pas t’attacher à un objet ? » heather esquissa un nouveau sourire en coin, alors que quelques souvenirs lui revinrent. « non, elle a pas de nom. j'suis pas du genre à nommer les objets, qu'ils aient une valeur sentimentale ou pas. même si bon, j'imagine que c'est ce qui se rapproche le plus d'une meilleure amie. toujours là à mes côtés, et toujours là pour me protéger. j'pense que tu auras remarqué qu'elle fait bien son job. » elle marqua une pause, avant de reprendre. « pourquoi avoir donné un nom à ta batte ? tu te sentais trop seul ? » puis, elle osa demander. « pourquoi rose ? pourquoi pas autre chose ? »