Theodore Wright - when life gives you lemons, throw 'em back in its face

— BEFORE —J'aime pas trop penser à ma vie d'avant. C'est la façon la plus rapide et efficace pour se taper une déprime. Oh et puis merde. Quand on doit y aller...

Bon alors. Je suis né le 3 janvier 1992, de parents aimant et blah blah blah. Tout le monde s'en fiche de ça. Qui a envie d'entendre parler de l'époque où j'étais en couche? Personne. Surtout pas moi. Raconter ma vie est déjà assez humiliant. Je vais juste dire que j'étais le deuxième bébé le plus adorable au monde. Pas d'inquiétude, on va parler du #1 plus tard. J'étais moins adorable en grandissant par contre. Un gamin au sale caractère, toujours couvert de terre et autres saletés et constamment à la recherche d'une connerie à faire. Ça, c'était moi. Vers mes dix ans, mes parents savaient plus quoi faire. Aucune punition ne fonctionnait pour me faire arrêter. Ils avaient quasiment baissés les bras a ce point. Jusqu'à ce que mon père ait l'idée brillante de me faire travailler a son garage avec lui. Bon, on va s'entendre. J'étais juste un gamin alors tout ce que je faisais c'était de lui apporter les pièces et appuyer sur les pédales quand il me le demandait. Ça a quand même été suffisant pour me faire tomber en amour avec la mécanique. Et ça à donner à mes parents une façon de me punir qui fonctionnait. “Si tu es pas gentil, tu ira pas au garage”. Juste avec ces mots je devenais un vrai petit ange.

Cette année-là, mon statut d'enfant unique a pris le bord. Je vais l'admettre, au début j'étais tout sauf heureux. J'en voulais pas moi d'une petite sœur. J'étais sur que j'allais la détester. A ce jour, je me suis jamais plus planté dans mes prédictions que ça. À la seconde ou j'ai vu Julie, si petite dans son cocon de couverture que j’avais peur de la brisée, j'étais enroulé autours de son p'tit doigt. Aussitôt que j'ai eu le courage de la prendre dans mes bras, je me suis promis que je serais le meilleur grand frère du monde et que personne ne lui ferait jamais de mal. Ou plutôt, que personne ne lui ferait de mal sans conséquence. Par un quelconque miracle, j'ai réussi à tenir cette promesse au fil des années. L'avantage d'être plus que dix ans plus vieux et accros aux tatouages, c'est que les gars qui lui tournaient autours au lycée n’osaient pas la traiter mal. Ça rendait mon job de grand frère plus facile.

Assez sur son sujet. C’est mon histoire que je suis supposé raconter, pas la sienne. À partir du moment où j’ai découvert que la mécanique c’est génial, mon parcours de vie était tout décidé. J’ai fais le minimum d’étude requis pour le job puis j’ai officiellement rejoins le garage de mon père. Je passais la majorité de mon temps là, au point que je laissais un rechange de vêtement au cas où que je sorte trop tard pour conduire jusqu’à chez moi, et le peu de temps que je passais pas au garage j’étais dans les bars avec les idiots qui me servaient d’amis. Avec le recul, je me rends compte qu’on avait juste la mécanique et l’alcool en commun. On parlait pas tant de nos vies personnelles. Pas que ce soit grave. J’aimais bien être avec eux, y’avait pas un moment d’emmerdant.

Quelques mois avant mes 27 ans, Julie et moi sommes allé en camping pour célébrer un truc. Je me souviens même pas c'était quoi. Oui, c'était en hiver, mais ça nous dérangerait pas. La forêt était juste encore plus belle sous la neige. Quand nous avons dit au revoir à nos parents, nous ne nous doutions pas que c'était la dernière fois qu'on les voyait vivants